Homélie de Noël

25 décembre 2019

Noël selon Saint Jean…

Vous savez que l’événement Jésus nous est rapporté par le témoignage de quatre évangélistes, quatre regards différents… Chacun d’eux, Matthieu, Marc, Luc et Jean veulent souligner l’essentiel du message que leur a laissé le Ressuscité de Pâques…

Pour Marc, Noël c’est simple = pas un mot de Noël, pour Marc l’événement n’a pas besoin d’être raconté, ou plutôt il ne faut pas que cette naissance voile et cache la plus grande des naissances = Pâques.

Pour Luc, c’est le récit le plus connu, la recherche d’un endroit qui ressemblera à une crèche, la naissance, une mangeoire, des bergers qui reçoivent l’annonce et qui accourent bien vite.

Pour Matthieu, pas de berger, mais essentiellement le récit des mages… Pour Matthieu même les étrangers ont droit à la révélation.

Pour Jean, nous venons de l’entendre : il nous propose un récit de Noël bien particulier. Vous avez donc entendu le Noël selon saint Jean, il n’y a pas de mouton, ni de berger… J’allais dire, passe encore… Mais dans son récit il n’y a même pas l’évocation de Marie et de Joseph. Quelle différence avec le récit de saint Luc !

En faisant le parallèle entre saint Luc et saint Jean, je peux ajouter.

Chez Luc c’était de nuit, avec Jean il est question de ténèbres, l’obscurité de notre monde. C’est bien dans l’obscurité que se passe l’événement, la lumière brille dans les ténèbres.

Et nous pouvons continuer ce parallèle. Il n’y avait pas de place dans l’hôtellerie disait saint Luc, avec Jean c’est dans le cœur des hommes qu’il n’y a pas de place : les siens ne l’ont pas reçu.

En saint Luc, Marie met au monde son fils premier-né, ce que l’étoile de Noël indique aux hommes, c’est un tout petit enfant. Avec Jean, Dieu donne son Fils Unique qui vient habiter parmi nous, il est le Verbe, la Parole.

En saint Luc, l’Évangile fait percevoir beaucoup de bruit : ça chante : Gloire à Dieu, les bergers avec leur mouton n’étaient pas forcément silencieux. Ici, avec Jean, c’est le grand silence. L’Évangile de Jean ?… On est obligé de l’écouter religieusement. Jean à travers son prologue, son Évangile de Noël voudrait nous faire percevoir cela. Le Verbe, la Parole était la vraie lumière qui en venant dans le monde illumine tout homme.

Le Verbe, la Parole…

Avant cet événement de Noël, comment l’homme pouvait-il entendre Dieu ?

Saint Bernard a écrit quelque chose de tout simple pour répondre à cette question, j’aime relire ce texte, il traduit tellement bien ce qu’est Noël.
Voilà ce que dit saint Bernard : « avant Dieu était incompréhensible et inaccessible, invisible et parfaitement irreprésentable. Mais maintenant il a voulu qu’on puisse le comprendre, il a voulu qu’on puisse le voir, il a voulu qu’on puisse le saisir par la pensée. »

Noël : Dieu qui se rend accessible.

Désormais je peux dire : Dieu pour moi, mais c’est le Christ, c’est Jésus, la Parole qui est venue parmi nous et à travers les Évangiles je peux le comprendre, je peux l’écouter et le regarder vivre.

On a peut-être la religion la plus simple, il nous suffit de regarder celui qui est venu partager notre vie. Il nous suffit de nous tourner vers cet enfant de Noël… Il est là, Dieu avec nous.

Nous ne sommes plus des gens de l’Ancien Testament où Dieu était invisible et inaccessible comme disait saint Bernard. Nous sommes des gens du Nouveau Testament : Dieu est venu lui-même en personne parler à ceux qu’il aime.

Désormais Dieu ne parle pas de loin, il se fait tout proche. « Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous. »

Dieu ne parle pas du haut du ciel : il parle sur la terre. « Il est venu chez les siens ».

Si Dieu est venu au milieu de nous, c’est justement pour nous aider à réaliser son projet.

Si, aujourd’hui, les millions d’hommes et de femmes se sont réunis un peu partout dans le monde pour fêter Dieu venu au milieu de nous. Si ces millions d’hommes et de femmes prenaient la décision de vivre en frères.

Si chacun d’entre nous se disait que désormais, pour ce qui le concerne, dans les décisions qu’il a à prendre, dans ses relations avec les autres, dans ses attitudes dans le quartier ou le village, en famille ou au travail, il est décidé de vivre en frère, dans le pardon et le partage, je suis convaincu qu’une grande lumière se lèverait sur notre monde.

Dieu s’est rendu accessible pour nous aider à réaliser son projet.

Il ne suffit pas de POUVOIR l’aimer, il faut OSER l’aimer, puisqu’il veut mettre tellement de beautés, de clartés, de joies dans notre vie.

AMEN

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