Homélie de la Toussaint
1er novembre 2024
« Vous tous saints et saintes, priez sans cesse pour nous… »
Je me souviens, bien évidemment, de ce geste qu’avait posé chacun des enfants, qui en juin s’était rendu près de Sainte Marie (Notre-Dame de Haute Foy). Chacun, chacune avait écrit une prière et l’avait glissée dans l’urne qui était là, près de Sainte Marie.
Je me souviens, quand il y a huit jours des collégiens ont déposé une prière près du tombeau de saint Martin à Tours.
C’est là où je retrouvais cette prière de saint Augustin :
« vous tous saints et saintes, priez sans cesse pour nous… »
Vous connaissez le dicton ou le proverbe : « Mieux vaut s’adresser à Dieu qu’à ses saints. » Et ce serait sans doute la réaction d’un chrétien protestant. Vous ne verrez jamais dans un temple protestant une statue de tel ou tel saint. Une évidence pour eux de s’adresser à Dieu et à Dieu seul.
Saint Augustin nous dit pourquoi nous n’avons pas tort d’implorer saint Martin, sainte Thérèse de Lisieux et bien d’autres saints.
« Je bénis le Très-Haut des dons et des faveurs extraordinaires dont il vous a comblés et du rang sublime où il vous élève. Ô amis de Dieu ! » Pour saint Augustin une évidence : la sainteté vient de Dieu, et tous, que ce soit saint François d’Assise, saint François de Salle ou sainte Bernadette, seraient unanime pour nous dire,… pour nous dire en toute humilité qu’ils n’ont rien fait de plus. « Je bénis le Très-Haut des dons et des faveurs extraordinaires dont il vous a comblés et du rang sublime où il vous élève. Ô amis de Dieu ! »
Saint Augustin de poursuivre : « Ô vous qui habitez cette patrie immortelle, cette heureuse cité, où abondent les solides richesses ! Puissants Protecteurs, abaissez vos regards sur nous qui combattons, qui gémissons encore dans l’exil, et obtenez-nous la force et les secours que sollicite notre faiblesse. »
C’est, avec les mots des années 380, c’est dit avec une justesse qu’Augustin sans le savoir entrait déjà dans la famille de tous les saints.
Et pourquoi donc demander leur prière ? « Vous tous, bienheureux habitants du ciel, saints amis de Dieu qui avez traversé la mer orageuse de cette vie périssable, et qui avez mérité d’entrer dans le port tranquille de l’éternel repos ! »
Eh oui, ils ont connu avant nous cette traversé de la vie, avec ses joies mais aussi avec ses tempêtes, ses temps orageux, ses difficultés et ses peurs. Alors ils peuvent comprendre et traduire nos prières, nos intentions.
« Ô saintes âmes du paradis, prenez part à nos travaux et à nos combats, ayez pitié de nos innombrables misères ; souvenez-vous de nos tentations… »
Bien sûr, encore une fois ce sont des mots de saint Augustin des années 380, mais il a tellement raison. Et imaginez, s’il avait vécu aujourd’hui, s’il avait entendu parler de saint Jean Bosco, de sainte Thérèse d’Avila, de saint Antoine de Padoue, de sainte Catherine, de saint François-Xavier et de bien d’autres… s’il avait entendu sainte Thérèse de Lisieux promettre : « Je veux passer mon Ciel à faire du bien sur la Terre. »
Il aurait prié de plus belle :
« Vous tous saints et saintes, priez sans cesse pour nous… »