Homélie de la Pentecôte

En ce jour de Pentecôte, une évidence : on reconnaît un bon arbre à ses fruits. Et saint Paul de nous dire : « voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi ».

S’il n’y avait pas eu les fruits après la Pentecôte, les apôtres seraient restés avec un évènement insolite, curieux : comme des langues de feu sur chacun d’eux. Mais les fruits sont venu confirmer l’inattendu.

Deux exemples pour évoquer un début plus que surprenant et pour finir en témoignages qui portent fruits.

À Lisieux on visionnait le témoignage de Raymond, ancien guitariste d’un groupe rock : Trust. Voici on peut dire sa Pentecôte, c’est lui qui raconte * [1] : « C’était un matin, on est Porte de St Cloud, il est 7 h 30, je suis en train de jouer au flipper, j’ai un café, et y’a personne dans le café, y’a que moi et le barman, et tout d’un coup en train de jouer, comme si quelqu’un me frappait sur l’épaule gauche, donc je me retourne mais y’a personne, tiens c’est bizarre, je recommence à jouer et trois fois tapes sur l’épaule, et là je ne sais pas pourquoi, encore aujourd’hui je ne sais pas pourquoi je laisse mon café, ma partie gratuite que je viens de gagner, je sors, en face y’a une église, moche, mais vraiment très très moche, j’entends de la musique, je rentre, c’est très sombre, je vais vivre la messe, je chante, je suis heureux, je vais entrer dans cette messe et je n’en sortirai jamais. » Depuis quelques années Raymond est aumônier laïc à la prison de Toulon, les fruits sont là qui accompagnent son témoignage.

Vous connaissez Charles de Foucault, à sa suite bon nombre ont voulu l’imiter d’une certaine manière, et je pense à celle que nous appelons petite sœur Magdeleine, un souffle d’amour fou.

L’une des premières choses qu’elle soulignait dans son témoignage ; « enfant j’étais renfermée, je communiquais peu, j’étais dans mon monde… mais heureusement comme tout le monde j’avais des rêves je voulais vivre au Sahara avec les nomades… un jour d’une manière étrange, à la mort de ma sœur aîné ma nature craintive a craqué comme une coquille… quel élan de vie en moi ! mon désir de partir au Sahara était encore plus fort mais ma mauvaise santé m’empêchait de réaliser ce projet alors, pendant des années, j’ai attendu et espéré et finalement c’est mon médecin qui m’a conseillée pour ma santé le climat du Sahara, l’obstacle à mon rêve se transformait tout à coup en feu vert…

Tout semblait contraire à une réelle vocation… enfant renfermé… plus tard, jeune fille en mauvaise santé… Quand on sait aujourd’hui comment les petites sœurs sont présentes dans le monde… c’est vraiment un coup de l’Esprit.

Pour faire écho à la Pentecôte, l’une des plus belles illustrations serait sans aucun doute de lire une biographie de l’un ou l’autre de ces consacrés… ils ont, si souvent, été sel de la terre, apportant une belle saveur à notre monde. Et la plus belle des biographies c’est de relire les Actes de Apôtres.

AMEN