Homélie de la Pentecôte
31 mai 2020
Hier soir, lors de la vigile de Pentecôte, nous écoutions le texte du livre de la Genèse : la tour de Babel. Je le notais, « Des hommes s’allient pour construire une tour qui atteindra le ciel, mais leur projet titanesque finit par échouer, c’est la confusion totale pour finir. » L’histoire de Babel, symbolise encore aujourd’hui les désirs sans limites de l’humanité, la folie du profit, la course à la consommation etc. Nous l’avons presque expérimenté ces dernières semaines : le château de cartes
de notre monde semble s’écrouler. Il y a beaucoup de confusion et de dispersion.
Je poursuivais en disant : Quelle est la réponse biblique à l’échec de Babel ? Recevoir de Dieu la vie qui nous a été donnée.
On écoutait ce chant (2) magnifique :
« Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre, l’Esprit de Dieu planait sur les eaux. Et Dieu dit : faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance. Et Dieu vit que cela était très bon. » …
On a tout gâché… ce n’est pas nouveau.
C’est la réalité qui accompagne tous les siècles.
Et c’est la question qui a souvent été posée ces dernières semaines : « et après ? Après cette pandémie, qui bouleverse tout, qu’est-ce qu’on fait ? »
Je lisais entre autres (1) : « Tu y crois toi au monde d’après ? », demande-t-on ici et là. Depuis avril, les conférences en ligne et plateformes en tous genres se sont multipliées pour libérer la réflexion et les propositions en vue de l’après-Covid. Mais les voix se multiplient pour affirmer que cet après n’aura pas lieu, qu’il sera semblable à l’avant – voire pire. Faut-il croire en son existence ? »
Faire advenir un « après » suppose d’abord de transformer ces mots, ces réflexions, ces idées en projets. De ne pas en parler comme d’un sujet extérieur, que c’est un monde qui sera décidé par d’autres. Cela implique d’en faire un sujet personnel. Qu’est-ce qui chez moi est essentiel, et qu’est-ce qui est à l’image du château de cartes ou de la tour de Babel ?
Je suis persuadé que l’intuition du pape François de vivre une année ‘’Laudato si’’ est prophétique.
Ici, chez nous, on avancera dans ce sens : nous en ferons un sujet personnel.
Nous nous souviendrons de l’avant : Babel, la pandémie, la confusion, le profit à tout prix, et devant, devant nous la Pentecôte : les Apôtres, en effet, après avoir reçu l’Esprit Saint, se mettent à parler d’autres langues que les pèlerins venus à Jérusalem « de toutes les nations » comprennent. C’est l’Esprit de Dieu qui fait l’unité dans la diversité.
Viens Esprit du Père, sois la lumière, fais jaillir des cieux ta splendeur de gloire. Alléluia.
Viens Esprit de sagesse, Esprit d’allégresse, Viens rosée céleste, source d’eau vive, fortifie les cœurs,
Alléluia !