Homélie de la Fête du Christ Roi de l’Univers

Aujourd’hui nous fêtons, pour conclure la fin de l’année liturgique, le Christ Roi de l’Univers.

Le Christ… Roi ? Quelle idée !

Pourquoi vouloir en faire un roi, alors qu’on le présente sur une croix ? Alors qu’il s’agit d’un roi crucifié dont la couronne est faite d’épines ?

Des rois, il y en a de toutes sortes. Il y en a quelquefois qui sont les rois de la mer. Francis Joyon qui vient de gagner la Route du rhum en est peut-être un.
Mais je me souviens de l’un d’entre eux.

On l’avait surnommé le roi du Pacifique, vous vous souvenez peut-être, Gérard d’Aboville le roi du Pacifique, parce qu’il avait traversé l’océan Pacifique à la rame. Vous allez voir comme c’est parlant, je reprends quelques expressions de l’époque, je les cite sans enlever une virgule.

« Merci brave breton, pendant 48 heures on va parler d’autres choses que de faits divers sanglants… Quelle leçon ! »
« Il est pour la France une chance et un exemple parce qu’il entrebâille une porte vers des valeurs oubliées. »
« Quelle bouffée d’air pur que cet acte gratuit. Quelle leçon… une bouffée d’air frais qui, peut-être, réveillera un peuple assoupi. »
« Il nous a offert un cadeau superbe : le rêve. »
« Gérard d’Aboville, vraiment le roi de l’océan Pacifique, géant, une leçon. »

Il y a 2000 ans, ça se passait à Jérusalem, le jour des Rameaux. Pareil, la foule était là pour dire :

« Magnifique, Jésus, ta vie est une chance et un exemple pour le monde entier. Ta vie une bouffée d’air frais qui réveille le monde entier. Jésus, tu nous offres un cadeau superbe : l’Amour avec un grand A. Quelle leçon pour nous tous. Le Christ vraiment le roi de l’Univers. »

Jésus sera bien au centre de la vie des hommes et du monde : il attire à lui tous les hommes pour leur faire partager sa vie… Par lui, avec lui et en lui… vers lui convergent toutes les aspirations humaines, tous les désirs de l’histoire et des civilisations. Jésus, fabuleux, géant.

Gérard d’Aboville, roi du Pacifique. Les vagues de l’océan ont depuis longtemps effacé son passage. Les faits divers sanglants ont déjà renvoyé aux archives l’exploit fabuleux. Un roi qui a été vite oublié.

Aujourd’hui la fête du Christ-Roi est peut-être là pour nous réveiller.

- À un baptisé qui a laissé de côté son Sauveur, le Christ dirait peut-être : « ne m’as-tu pas oublié un peu trop vite, les vagues de la vie auraient-elles effacé ma présence. Rappelle-toi l’Évangile : « je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. Pourquoi fermer l’oreille ? Pourquoi cet oubli ?
- À nous qui sommes-là, il dirait peut-être : « rappelle-toi : ma royauté ne vient pas de ce monde. N’hésite pas à me faire une place dans ta journée et alors je viendrai habiter les vides de ta vie pour faire advenir mon Règne. »
Reconnaître que Jésus est notre roi c’est permettre que son Règne arrive. On le dit à chaque fois dans le Notre Père : que ton Règne vienne.

Partout où il y a de l’amour et du service des autres, le Christ commence à régner.
Partout où des hommes commencent à se pardonner, à se réconcilier et à refaire la paix, le Christ commence à régner.
Partout où des hommes et des femmes se lancent dans le combat contre la misère, le Christ commence à régner.

Seigneur, fait venir ton Règne. Mets en nous la force de ton amour.
Nous voilà ce jour pour te recevoir dans l’Eucharistie, que ton pain nous aide à vivre avec toi, pour les autres.
Oh oui que ton règne vienne sur la terre !

Amen