Homélie de l’Assomption de la Vierge Marie — Solennité

lundi 15 août 2022

Très douce Vierge Marie,
Tu as dans ton apparition à Pontmain,
rappelé l’importance de la prière,
fortifié dans les cœurs l’Espérance
et apporté la Paix.

Hier j’évoquai qu’à l’origine de l’apparition à Pontmain, il y avait eu un réel découragement chez les paroissiens de Pontmain.

Quand l’abbé Guérin, leur curé, réunit ses paroissiens ce 15 janvier 1871 un dimanche soir, les Prussiens sont aux portes de Laval, ça va être un vrai massacre. Alors ils prient, ils chantent et je disais, quand vient le cantique Marie de l’Espérance, beaucoup se taisent et ceux qui chantent le font à mi-voix, la gorge serrée. L’abbé Guérin leur fait remarquer et, aussitôt, quelques-uns osent
dire tout haut à leur curé ce que la plupart pensent tout bas : « On a beau prier, Dieu ne nous écoute pas. » Voilà que ce dimanche soir, accablés par la tristesse, la peur, désespérés, effrayés par ce qui semble les attendre, ils n’y croient plus et ils ont décidé d’abandonner la prière puisqu’elle ne sert plus à rien.

Et donc trois jours plus tard comme pour l’évènement de Pâques : elle sera là, Marie de l’Espérance. Le village est à nouveau réuni, pas à l’église mais au cœur même du village, sur la place, au cœur de la vie de chaque jour. En ce troisième jour, le doute et la tristesse font place à la paix et à l’espérance.

Marie est-elle apparue parce qu’ils n’y croyaient plus ? Pas tout à fait. Je dirai qu’elle est apparue parce qu’ils avaient été si fidèles depuis plus de trente ans.

Leur curé, Michel Guérin, depuis trente-cinq ans les avait invités à se tourner vers Marie. Dès son arrivée, il propage auprès de son peuple la dévotion au chapelet, que ses prédécesseurs avaient initié mais qui était un peu tombée en désuétude du fait de l’absence de prêtre résidant.

Quelques temps après son arrivée, l’abbé Guérin, veut que la Vierge Marie soit chez elle dans chaque maison, au sein de chaque famille de sa paroisse. Aussi il achète autant de statues qu’il compte de familles dans le village, afin que chaque maison possède la sienne.

Il la place bien en évidence dans son église et même sur le clocher. En un mot dit-il : « Nous devons tous la prier avec confiance et persévérance. »

L’abbé Guérin a même cette dimension universelle puisqu’il avait largement distribué un petit chapelet de vingt-six grains, des grains rouges sang pour évoquer les vingt-six martyrs de Nagazaki au Japon canonisés en 1862. Les paroissiens de Pontmain avaient donc ce lien avec l’Église du Japon.

L’abbé Guérin était-il seulement un homme de prière ?

Entre temps il faut souligner, qu’il réussit à ouvrir une école, car comment les gens pourraient-ils sortir de leur misère s’ils ne savent ni lire, ni écrire. Il multiplie les pétitions et suppliques auprès du sous-préfet pour améliorer la voirie et désenclaver le village. Il obtient l’ouverture d’un bureau de bienfaisance, l’ouverture d’un bureau de tabac, là où on vend le précieux papier timbré nécessaire pour tout acte administratif. Il fait tout pour que Pontmain devienne paroisse et même commune.

Mais toujours avec à cœur d’y associer Marie, Marie mère de l’espérance.

Peut-être ce 15 août 2022 nous invite à mettre ou à remettre Marie bien en évidence dans nos maisons pour la prier chaque jour.

Très douce Vierge Marie,
Tu as dans ton apparition à Pontmain,
rappelé l’importance de la prière,
fortifié dans les cœurs l’Espérance
et apporté la Paix.

AMEN

N.B. les références à Pontmain sont du Père Bernard Dullier, Missionnaire Oblat de Marie-Immaculée, recteur du sanctuaire de Pontmain de 2009 à 2018

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