Homélie de l’Assomption de la Vierge Marie

15 août 2020

De qui est-il question dans le Magnificat ?

De Marie bien sûre : « Il s’est penché sur son humble servante… désormais tous les âges me diront bienheureuse… Le Puissant fit pour moi des merveilles ». Il est question de Marie.

Mais plus encore, il est question de Celui qui suscite en Marie ce chant d’action de grâces, celui dont elle souligne les actions.

Il est question de Dieu le Père tout au long de ce Magnificat. Marie nous oriente toujours, toujours vers le Père.

Dans la prière de Marie, nous retrouvons les mots habituels de l’Ancien Testament pour parler de Dieu : il est le Seigneur, le Sauveur, le Puissant, Saint est son nom.

Je voudrais souligner trois choses de ce qui est dit de Dieu et donc de ce qui est dit de chacun de nous.

« Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur. »

Première chose, y’a d’la joie, beaucoup de joie, de la vraie joie venant de Dieu ; oui venant de Dieu.

Je relisais le témoignage de sœur Myriam, moniale protestante depuis plus de 50 ans… Et cette joie chrétienne, transparaît sur son visage…

À la question : aujourd’hui quelles sont vos joies ? Elle dit ceci :

« Il y a une joie globale, qui est mon goût de vivre, ma capacité à goûter la bonté, la beauté, l’intelligence aussi des autres, le rapport humain. Tout cela m’environne et donne à ma vie de la saveur. Ensuite j’ai une vraie joie au niveau de la prière, j'ai une grande joie à prier. »

Demandez, le don de la joie. De la joie venant de Dieu.

Deuxième chose « Son amour s’étend d’âge en âge » : d’âge en âge la fidélité de Dieu.

Dieu est fidèle, alors que l’homme et le peuple sont inconstants.

Le projet de Dieu à l’égard des hommes ne change pas, même s’il faut à Dieu trouver de nouveaux relais pour mener à bien son projet.
« Son amour s’étend d’âge en âge »… ; « il se souvient de sa promesse. »

La fidélité reste fragile ce n’est pas nouveau à notre siècle. La fidélité n’est pas une invitation à rester sans bouger, pour ne rien perdre de ce que nous avons acquis. La fidélité de Dieu c’est de réaliser, de plus en plus, d’accomplir les merveilles qu’il a annoncées. D’aller de l’avant.

Donne-moi Seigneur d’être de ces fidèles serviteurs toujours attentifs aux signes, aux appels, aux vrais signes évidemment.

Dieu inspire la joie, Dieu est fidèle et troisième chose : Dieu élève les humbles…
Marie n’a jamais cherché à être reconnue la plus grande… elle est restée tellement discrète, discrète mais drôlement présente… Et pourtant c’est elle que des milliers de sanctuaires honorent aujourd’hui.

Oui Magnificat dit-elle, mon âme magnifie le Seigneur, c’est-à-dire proclame la grandeur du Seigneur.

Marie désire que Dieu soit grand dans le monde, soit grand dans nos vies, soit présent à nous tous.
Dieu élève... les humbles.

En regardant le monde autour de nous, nous pouvons voir qu’il n’en est pas ainsi, c’est-à-dire que le mal empoisonne toujours, il n’élève pas l’homme, mais l’abaisse et l’humilie, il ne le rend pas plus grand, plus pur et plus riche, mais il lui cause du mal et le fait devenir plus petit.

Oui, Dieu élève les humbles : Avec Marie nous devons commencer à comprendre cela.

Rentre Dieu présent dans nos vies, faire en sorte qu’il soit grand dans notre vie, c’est donner de la hauteur, de la largeur, de la grandeur à ce qui marque nos vies.
Marie en a été l’humble témoin, elle nous indique le chemin.

Amen

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