Homélie de l’Ascension, Solennité du Seigneur

30 mai 2019

Trois idées… simples et brèves

Le message de l’Ascension peut se résumer en trois encouragements :

  • élever notre regard,
  • garder confiance jusque dans l’inattendu,
  • prendre en charge notre destinée.

Élever notre regard.
C’est l’attitude tout à fait logique des Apôtres au jour de l’Ascension : « Après ces paroles, tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva... Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait ». Leur regard est naturellement fixé vers plus haut. Pour nous aujourd’hui élever notre regard ne veut pas dire regarder le ciel, ce n’est pas non plus regardé ailleurs pour fuir la réalité ou encore voir les choses de haut et faire place à l’orgueil mais il nous faut élever notre regard pour s’habituer à observer les autres et les événements par leur grand angle, leur plus haute mais tout aussi profonde dimension. Parce qu’élever le regard, c’est aussi l’intérioriser, le laisser traverser pour aller plus loin, pour comprendre, pour aimer. C’était d’ailleurs l’attitude de Jésus et de Marie. Sans cesse ils avaient le regard élevé pour voir chez les autres, dans les événements leur dimension profonde. Imaginez Marie sans cette attitude. Comment aurait-elle pu accueillir le message de l’ange ? Imaginez Jésus sans cette attitude comment aurait-il pu voir Zachée et bien d’autres ? Voilà un premier encouragement : élever notre regard.

Deuxième chose : Garder confiance jusque dans l’inattendu.
C’est ce que j’entendais dans la seconde lecture : « c’est avec assurance. Continuons sans fléchir d’affirmer notre espérance, car il est fidèle, celui qui a promis ». L’Ascension rappelle aux chrétiens que Jésus quitte leur proximité visible et disparaît à leurs yeux.
Alors commence vraiment le temps de la confiance. Imaginez, les apôtres vont s’entendre dire qu’il leur faut être témoins jusqu’aux extrémités de la Terre… C’est vraiment le temps de la confiance pour eux.

Cette confiance qu’il nous faut maintenir, même dans l’imprévisible, dans l’absence, dans les plus fortes tensions de l’existence. Une flamme veille toujours au creux de l’absence, qui ne demande qu’à nous éclairer. Garder confiance jusque dans l’inattendu : c’est finalement ça la foi.

Enfin troisième idée : Prendre en charge notre destinée.
« Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » (Ac 1,11) disent les hommes en blanc aux apôtres fixant le ciel. Le départ du Christ est, en fait, un appel au plus grand engagement dans le monde.

C’est presque tous les jours où je suis surpris par des conducteurs sur la route. Ils me donnent l’impression de conduire à la légère parce qu’ils sont assurés. D’une certaine manière un peu inconscients parce qu’assurés tous risques. Alors il y a une certaine démission sur la route.

La foi n’est pas une fuite ou une démission, au contraire : nous sommes invités à nous mesurer à tous les défis présents et à faire jaillir l’espérance comme un cri lancé jusqu’aux limites du monde.

Prendre en charge notre destinée, c’est tout simplement un fruit de l’Ascension.

L’Ascension est une belle fête parce qu’elle élève notre regard, parce qu’elle nous invite à garder confiance jusque dans l’inattendu, parce qu’elle nous force à prendre en charge notre destinée.

AMEN

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